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Incas à part

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 Incas à part
christophe
Date: 06/08/2003 08:51 pm

Laissez moi vous conter le nouveau jeu a la mode a Lima…le Klaxonage

La loterie nationale n’attirant plus que de très rares adeptes, et ne voulant pas tomber dans les stupidités américaines qui consistent à poser des questions débiles et gagner des millions, les autorités péruviennes ont décidé d inventer un nouveau jeu « el claxon » .

Le but du jeu est très simple : Il faut être sélectionné a klaxonner dans la ville de Lima. En effet, un juge arbitre une fois par semaine sélectionnera un véhicule qui aura klaxonné à un moment et un lieu déterminé. Il faut donc se trouver au bon endroit et au bon moment et klaxonner sans cesse pour multiplier ses chances de succès.

Il y a trois types de participants.
Les propriétaires solitaires (PS) d’un véhicule motorisé. Il leur suffit a chaque fois qu ils prennent leur voiture d insérer le montant de la mise dans le cendrier et de sillonner les rues en klaxonnant.

Le rassemblement des propriétaires rentiers (RPR) qui ont décidé de vous faire bénéficier de leur moyen de locomotion et qui vous permettent de miser avec eux. Pour un déplacement de 30 minutes vous pouvez miser environ 6 nuevo soles. Par contre le propriétaire reste le seul maître du klaxonne. Vous pouvez repérer les propriétaires rentiers car ces derniers vous permettent de miser HT et ils avaient donc collé des autocollants « Taxe free » sur leur pare brise de leur véhicule. Avec l’usage « taxe free » est devenu « taxi ». C’est plus facile à dire.

Et enfin les propriétaires collectifs (PC). Ces derniers misent sur la quantité et permettent à des personnes moins fortunées de participer au jeu. Il faudra cependant se résigner à voyager dans un minibus fou dans lequel se sont engouffrés entre 5 à 10 personnes attirés, comme vous, par le gain facile. On est loin de question pour un champion, mais on s’en fout car on gagne plus. La mise est de 1 nuevo sole. Le but du chauffeur est d’être sélectionné avec le plus de personnes à bord et donc plus de mises. Cependant, nombreux sont ceux qui ne croient plus en leur bonne étoile, et abandonnent en disant « baja »….ce qui signifie « j’abandonne » ou bien « esquina » ce qui en indien quechua signifie « s’en est fini pour moi ».


Mais que gagne t´on si on est sélectionné…..Eh bien le montant total des mises de la semaine. Sachant qu’il doit y avoir au moins 50 milles véhicules qui doivent récolter environ 100 NS de la journée ….ca fait 50 000 X 100 X 7 = 35 millions de NS , soit 1000 000 Euros. A c’est pas une encyclopédie Larousse.

Là, je vois bien que vous vous demandé si vous aussi pouvez participer à ce jeu. Et Bien oui, pas besoin d ‘inscription ni de carte bancaire. Il vous suffira à la sortie de l’aéroport international de Lima de crier le mot magique « taxe free » ou plutôt « taxi » pour jouer avec un propriétaire partageur ou vous aventurer sur les banquettes d’un propriétaire collectif. Facile, non ?????

Cependant ce jeu a engendré de nombreux troubles dans les rues de Lima. En effet, les instituteurs, fidèles auditeurs de « preguntas para un campeón» et choqués par le côté a-culturel de ce jeu et les agriculteurs qui de part leur profession sont à la campagne et se voient donc refuser l’accès à la fortune ont décidés de manifester leur mécontentement. Des manifestations violentes se sont produites depuis quelques semaines et ces actes pourraient mettre en Péril la survie de ce jeu.


C’était la chronique d’un breton chez les incas

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 Re: Incas à part
Paul 
Webmaster



Country: Peru
Messages: 1178
Date: 06/09/2003 02:12 am

Bonjour Christophe,

Je me permets de contester vivement ces propos car en partie mensongers. Je m'explique:

Avant tout, le jeu n'est pas nouveau car de récentes fouilles près de Lima ont mis à jour des dessins révélant que les "chasquis" (messagers de l'Inca) s'adonnaient déjà à cela. Les mises étaient non pas en nouveaux sols mais toute sorte de monnaies d'échanges de l'époque: coquillages, maïs ou or. Bien évidemment, il ne s'agissait pas de klaxonner sinon de simplement crier. Les ministres de l'Inca (Tawan) étaient alors stationnés dans les 4 coins du pays et, en écoutant les chasquis crier, devaient leur donner leur mise (ti-suyo / ça, c'est à vous). D'où le nom de ce jeu bien connu, le Tawantinsuyo. Et non pas "el klaxon".

Des archéologues de grande renommée prétendent même qu'au solstice d'hiver à Sacsayhuaman la finale était organisée (Inti Raymi / La grande mise en quechua); les grands gagnant étaient alors proclamés Inca Suprême et les perdants sacrifiés. On ne rigolait pas !

Christophe, quand on relate des faits aussi sérieux, il faut être précis. Le mal est réparé.

A tous, rendez-vous à "la grande mise" à Cuzco le 24 juin.

Paul

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