WikiPeru • The Encyclopedia of Peru
English Español Français

examen en licence d'espagnol

Back to list New message Search Register Login Previous message  •  Next message

Page 1 of 11

 examen en licence d'espagnol
tine
Date: 03/10/2005 11:04 am

salut tout le monde!
Je suis en licence d'espagnol et notre prof de civi a été absent
depuis le début du semestre et nous a laissé des poly a lire
sur lesquels portera l'examen.....
Bref, j'ai un peu de mal a comprendre et il y a certains mots que je ne trouve nulle part... AIDEZ MOI SVP!!!!!! voila je ne sais pas ce que c'est "la linea lascasiana", et donc "los lascasianos".... Est ce que "curaca"="cacique"???
merci d'avance.

 Advertising
 Re: examen en licence d'espagnol
wayra 
Faithful Member

IP:w81-48.abo.wanadoo.fr
Messages: 45
Date: 03/12/2005 09:18 am

salut,
la linea lascasiana , je ne parler pas tres bien le francais mais je vais essaye ok!!!
lascasiana c'est une ideologie de fray bartolome de las casas , une homme de la religion catolique en amerique du sud pour explique la place du dieu en la vie!!!
bien sur une arme de colonisation !!!
los lascasianos sont tout que suivi cette ideologie!!!! de amour ???
ici une fragmente en spagnol :

Cuando yo terminaba la elaboración de esas notas, tuve la suerte y la alegría de encontrarme con el Fraile Gustavo Gutiérrez, que me hizo poner atención en el primero documento firmado por Fray Bartolomé de Las Casas ya como fraile y prior dominico: la “Carta al Consejo de las Indias de 20 de Enero de 1531”. En esa carta, Fray Gutiérrez resaltó que le pareció a él una joya de espiritualidad y de fineza: acordándose a los consejeros sus trabajos por las mayores “Repúblicas” insistía que no olvídense los pequeños y dio esa razón de la más bella teología evangélica “porque del más chiquito y del más olvidado tiene Dios memoria muy reciente y muy viva” (Obras, 13, p. 69). Esa carta es pues el testimonio de la maduración ancha y profunda del profeta libertador y creativo en aquel que será Fray Bartolomé de Las Casas, que pasamos ahora a mirar como “el peregrino, el romero de Dios a través de las Indias y Océanos”.

oui curaca c'st comme une cacique de une village ,

bye
buena suerte con tu examen !!!!
wayra

 Re: examen en licence d'espagnol
tine
Date: 03/14/2005 01:39 pm

Muchas gracias Wayra!
Los cursos sobre la extirpacion de la idolatria en el Peru colonial son muy interesantes pero sin profesor es un poco mas dificil!
estoy muy contenta de haber encontrado este forum y te agradecio para tu respuesta...

 Re: examen en licence d'espagnol
Estelle 
V.I.P. Member

IP:evc.net
Messages: 333
Date: 03/15/2005 04:22 am

Salut Tine,

En effet, Bartolome de las Casas a été l'un des premiers "occidentaux" a avoir pris la défense des indiens du nouveau monde. Pour te faire une idée rapide des positions qu'il défendait, je te conseille de revoir l'excellent film "la controverse de Valladolid", avec Jean Carmet, où l'on voit Las Casas tenter de démontrer que les Indiens ont une âme et qu'ils sont des hommes, non des animaux. Ce film reflète vraiment très bien l'état d'esprit qui régnait à l'époque et la nature du combat que menait Las Casas.
Mais attention, si tu travailles sur l'histoire du Pérou, il faut savoir que Las Casas était plutôt "spécialiste" du Mexique, où il a vécu, et même si l'un ou l'autre chapitre de ses chroniques qont consacrés à l'empire inca et au Pérou colonial, il n'est pas même certain qu'il y ait jamais mis les pieds ! C'est donc une source très importante en ce qui concerne le Mexique, mais une source qui porte plus à caution en ce qui concerne le Pérou. En outre, même si Las Casas connaissait bien les indiens du Mexique, il ne faut jamais perdre de vue qu'il avait une thèse à défendre, qu'il était engagé et que cet engagement a pu l'amener à "orienter" ses récits (consciemment ou inconsciemment), à souligner certains faits et à en taire d'autres. D'où l'importance de confronter les sources... mais si tu es historienne, je ne t'apprends rien !
;o)

Effectivement, dans les chroniques espagnoles, aucune différence n'est faite entre un cacique et un curaca. Il semblerait que la différence d'appellation ne soit que "géographique", mais que le rôle était le même. Il s'agissait de chefs de communautés villageoises, issus du substrat local (c'est-à-dire non inca) et dont l'existence est bien antérieure à la domination de l'empire inca (institution traditionnelle et locale).

Voilà, bon courage pour tes cours ; je pense bien que ce ne doit pas être facile, des cours sans prof !
à +
Estelle

 Re: examen en licence d'espagnol
tine
Date: 03/15/2005 02:55 pm

en fait je ne comprends pas bien le système mis en place, je m'emmêle les pinceaux avec "la encomienda" et "el corregimiento", et le role de "las tazas", qu'est ce qui définit "un senorio" exactement????

Merci beaucoup pour les renseignements et l'aide précieuse que vous m'apportez...

 Re: examen en licence d'espagnol
Pancho 
Honorary Member



Country: Belgium
IP:193.191.211.-
Messages: 54
Date: 03/16/2005 04:53 am

Bonjour,

La première moitié du 16è siècle fut celle des dominicains en Amérique coloniale. Las Casas fut titulaire de l’évêché du Chiapas après avoir refusé celui de Cuzco. Il est connu comme un ardent défenseur des Indiens qui n’hésita pas à attaquer de front les intérêts personnels des conquistadores. Il était extrêmement préoccupé du déclin démographique de la population indienne qu’il attribuait aux mauvais traitements infligés. Il décrivit dans sa « Brevisima relacion de la destruccion de las Indias » les atrocités dont se rendirent coupables les conquistadores espagnols tant dans les îles des Antilles que sur le continent américain. Il est l’inspirateur des Nouvelles Lois promulguées en 1542 par Charles Quint pour diminuer la puissance des « encomenderos » (Las Casas fut lui-même un des premiers encomenderos de l’île d’HIspaniola et trouva le système particulièrement injuste).

Sa lutte incessante en faveur des Indiens, le débat dialectique qui l’opposa à Gines de Sepulveda à Valladolid, son prestige auprès du Conseil des Indes et de la Couronne en firent un des personnages les plus importants de la politique coloniale espagnole de l’époque. Les « encomenderos » du Pérou comprirent très bien son influence et se rassemblèrent autour de Gonzalo Pizarro lorsque la Couronne voulut limiter l’attribution des encomiendas, limiter celles-ci dans le temps et refuser la transmission héréditaire du titre d’ « encomendero » tout en s’assurant que celui-ci s’acquittât de sa tâche d’évangélisation auprès des Indiens. La révolte poussa les insurgés à capturer le premier vice-roi du Pérou, Blasco Nuñez Vela et à l’exécuter. Gonzalo Pizarro perdit quand même la guerre contre la Couronne, fut vaincu par l’émissaire royal Pedro de la Gasca à Jaquijahuana, près de Cuzco), puis exécuté pour rebellion.

Las Casas travailla au sein du système colonial et avec la Couronne. En cela, il n’était pas un subversif. Mais ses idées furent perçues comme telles par les nouveaux possédants d’Amérique et combattues.

Vers la fin des années 1560, le débat des encomiendas faisait rage au Pérou. La révolte néo-inca de Vilcabamba et le mouvement chamanique subversif Taqui Onqoy mettaient en péril la Colonie péruvienne. La production d'argent de Potosi commençait à décliner malgré l'introduction du mercure dans le processus d'amalgame. L’Espagne elle-même souffrait d’une grave crise économique et financière ; en outre, elle était confrontée à une série d’insurrections comme dans les Pays-Bas et les Flandres. Les Turcs menaçaient d’imposer leur hégémonie en Méditerranée. Les ennemis n’hésitaient à se servir des oeuvres de Las Casas pour discréditer la vision habsbourgeoise du Monde. La nouvelle oligarchie espagnole du Pérou en profita pour sceller une alliance avec les conseillers de Philippe II. Son bras droit du Conseil des Indes, Toledo, fut envoyé comme vice-roi au Pérou et imposa une politique de fer qui tout en contrôlant le pouvoir des « encomenderos » s’ingénia à organiser le tribut et la mita des Indiens et à mettre en place un système de République des Indiens qui devait cohabiter avec les structures de la Colonie. Une véritable mise au pas dite « tolédienne » par contraste avec la bienveillance humanitaire dite « lascasienne ».

N’oublions pas non plus que Las Casas fut le promoteur de l’idée d’importer des noirs d’Afrique pour remplacer les Indiens dans les tâches intensives, même s’il le regretta bien des années plus tard.

Pancho

 Re: examen en licence d'espagnol
Estelle 
V.I.P. Member

IP:evc.net
Messages: 333
Date: 03/16/2005 07:44 am

A priori, c'est toute l'administration de l'empire colonial qui pose problème... Bon, alors reprenons tout depuis le début !

Pour ce qui est des organes centraux de l'administration, les affaires d'Amérique étaient suivies par le Conseil des Indes (Consejo Real y Supremo de las Indias), créé dans les années 1520; Ses fonctions étaient de préparer, par la rédaction d'avis, le travail décisionnel du roi ; gérer l'administration des colonies et servir de tribunal d'appel pour les tribunaux américains (en dernière instance). A terme, ce conseil fut divisé en 3 chambres : 1 chargée de la vice-royauté du Mexique, l'autre de la vice-royauté du Pérou et la dernière jouant le rôle de cour suprême. Certaines "juntas" furent également créées au sein du conseil au gré des besoins. Par exemple, vers la fin du XVIème siècle (désolée, je ne me souviens plus des dates exactes) fut créée la "Junta de Guerra de Indias" et qui était chargée d'étudier les modalités de défense de l'empire.
Autre organe central : la "casa de contratacion" qui siégeait à Séville et dont les divers départements couvraient tous les aspects de l'activité économique avec l'empire.

Sur place, et comme cela fut le cas dans les territoires non castillans de la couronne espagnole (Catalogne, Naples...), l'empire fut subdivisé en vice-royautés. Il n'y en eut d'abord que 2 : celle de Nouvelle-Espagne et celle du Pérou. Mais au XVIIIème siècle fut crée celle de Nouvelle-Grenade, puis celle du Rio de la Plata. A leur tête se trouvait un vice-roi, en général membre de la haute noblesse et qui représentait la personne même du roi d'Espagne. Il était entouré d'une cour, et avait des attributions étendues, surtout dans les domaines militaires et administratifs. Il animait et contrôlait tout l'appareil de l'Etat colonial, avec l'aide d'organes consultatifs composés de hauts fonctionnaires comme le "Real Acuerdo" (pour toutes les affaires extraordinaires), la "Junta de Hacienda" (pour l'administration des finances) et la "Junta de guerra" (en cas de menace militaire).
Les vice-royautés étaient elles-même subdivisées en audiences ("Reales Audiencias"). Elles étaient composées de fonctionnaires en nombre assez restreint et étaient habilitées à administrer, établir la réglementation locale, appliquer les lois, rendre la justice et veiller aux rentrées fiscales. L'organisation des Audiences est très complexe, je ne vais donc pas insister sur le sujet, à moins que tu ne me demandes de plus amples précisions par la suite.

A l'échelon inférieur, les Audiences étaient subdivisées en gouvernements ("gobernaciones") qui prenaient surtout de l'importance lorsqu'il s'agissait de régions éloignées des chefs-lieux d'Audience ou d'accès difficile (comme le versant amazonien des Andes, par exemple).
Dans les zones les plus densément peuplées, l'administration était représentée, à l'échelle des contrées, par les "Corregidores", nommés soit depuis l'Espagne par le Roi lui-même, soit par les vice-rois, pour 3 ans. Ces corregidores avaient juridiction soit sur une ville peuplée d'espagnols et ses abords immédiats (= "corregidores de espanoles"), soit sur un ensemble géographique plus important rassemblant plusieurs villages indigènes (= "corregidores de indios"). Dans les deux cas, leurs fonctions étaient également complexes. Ils assuraient l'application des textes réglementaires, veillaient au paiement des impôts, géraient la police locale et faisaient fonction de juges en première instance. Ils avaient aussi un rôle très important au sein des conseils municipaux qui constiuaient un dernier relais à l'organisation administrative, à l'échelle locale.Ces municipalités étaient composées de 1 ou 2 "alcaldes" et de diverses personnes chargées de fonctions d'intérêt général. Ils étaient élus pour 1 an et issus de la communauté indigène. En complément, ces communautés villageoises avaient conservé à leur tête des caciques qui collaborèrent également, en général, avec l'administration espagnole qui les chargea, notamment, d'organiser le recrutement des travailleurs de leur village pour les périodes de corvée dans les entreprises espagnoles ("haciendas"), ateliers de tissage et surtout mines.

L'un des pilliers de toute cette organisation administrative était la fiscalité qui était gérée à toutes les échelles et qui servait à tous les organismes administratifs. Je ne vais pas entrer dans les détails car le sujet est franchement rasoir, mais pour répondre à l'une de tes questions : "las tasas" n'était autre qu'un des impôts municipaux, au même titre que les "sisas" ou les "derramas". Ces impôts servaient à alimenter le fonctionnement de la municipalité, mais, pour ce qui est de "las tazas" et de "las sisas", selon leur montant ou leur nature, ils servaient aussi à réguler la vie économique locale en donnant un coup de fouet ou en décourageant certaines activités économiques ou productives.

Voilà pour ce qui est du découpage officiel et de l'institution coloniale. Mais à côté de ça, un problème s'est posé à la couronne espagnole dès les débuts des conquêtes : comment, d'une part, récompenser les conquérants et normaliser la vie économique des terres nouvelles, et, d'autre part, veiller à ses propres intérêts, faire respecter le principe d'une conquête faite au nom du roi (ce qui excluait le système de seigneureries et de fiefs) ?
Le principe de l'encomienda, système mis en place pour répondre à cette interrogation, est en grande partie hérité des pratiques de la Reconquête espagnole. Il consistait à recommander ("encomendar", en espagnol) un certain nombre d'Indiens aux Espagnols qui s'étaient particulièrement signalés lors de la Conquête. L'encomienda consistait donc à transférer à un particulier, les devoirs de protection, d'instruction et d'évangélisation qui incombaient normalement au souverain. L'encomendero devait donc subvenir aux besoins d'un curé, mais aussi s'installer à demeure et avoir toujours prêt un cheval et des armes pour assurer la défense de la région soumise à sa protection. En échange de ces obligations, il pouvait exiger de ses Indiens le paiement d'un tribut en nature ou en métal précieux et un certain nombre de corvées. Ainsi, les grands chefs de guerre, les Cortès, les Pizarro et autres reçurent en recommandation plusieurs millers d'indiens. En principe, très rapidement et en raison d'abus notoires, les corvées furent abolies et l'encomendero dut se contenter d'un tribut dont le montant était fixé par les autorités et payé en monnaie métallique ou en produits locaux. Mais en réalité, les corvées mirent très longtemps à disparaître, d'autant que lorsque les indiens ne pouvaient pas payer leur tribut en argent, ils préféraient souvent le faire par des corvées.
Le revenu des encomiendas était variable, selon le nombre d'indiens attribué, leur degré de soumission... Dans les régions pauvres et faiblement peuplées, les encomiendas ne signifiaient presque rien d'un point de vue économique ; elles servaient surtout, à ceux qui les détenaient, à revendiquer leur appartenance à une sorte d'aristocratie de la conquête. Ce système d'encomiendas entraîna l'émergence d'une sorte de patriciat d'origine militaire, vers le milieu du XVIème siècle. Les plus riches des encomenderos vécurent en effet entourés d'une maisonnée abondante, avec majordomes, écuyers, serviteurs... L'encomienda ne donnait légalement aucun droit sur les terres des indiens recommandés. Mais dans la pratique, par des moyens détournés, les encomenderos parvinrent à se rendre maîtres d'une partie des terres de leurs indiens et en développant des industries, des exploitations agricoles, en faisant commerce de leurs productions, en créant des alliances avec d'autres encomenderos (par mariages, notamment) etc. nombre d'encomenderos parvinrent à s'enrichir considérablement. Cela explique leur grand mécontentement lorsque vinrent les dispositions des Lois Nouvelles prises sous l'influence de Las Casas. Pancho en a largement parlé, je ne reviendrait pas dessus. A partir de là, toutes les deux générations, les encomenderos durent faire un dossier afin que l'encomienda familiale leur soit réattribuée (ce qui fut généralement le cas).
Mais si la jouissance d'une encomienda continua d'assurer une certaine reconnaissance sociale, les familles espagnoles qui ne surent diversifier leurs revenus connurent, dès la fin du XVIème siècle, une baisse très nette de leur statut. Le nombre d'indiens ayant partout fortement diminué, les rentes diminuèrent logiquement dans les mêmes proportions. Beaucoup d'encomiendas disparurent dès le XVIIème siècle, les plus fortunés étant attachés à leur encomienda bien plus pour sa signification sociale et historique que pour ses revenus réels. Au XVIIIème siècle, avec l'usure du temps, l'encomienda finit par ne plus rien signifier. C'est pourquoi, une des premières mesures américaines de la dynastie des Bourbons fut de procéder à la suppression progressive des encomiendas. Chaque encomienda devait disparaître à la mort de la personne qui en jouissait alors. Cette mesure ne souleva presque aucune contestation.

Voili-voilou, j'espère que tout cela te permettra d'y voir plus clair dans l'organisation coloniale.
à +
Estelle

 Advertising
Page 1 of 11
Go to top Back to list New message Search Register Login Previous message  •  Next message